Notre histoire
La Communauté Catholique Francophone de Vienne est relativement jeune, car elle n’a qu’un peu plus d’un siècle, ce qui peut paraître déjà long, mais s’avère bien peu par rapport à d’autres communautés francophones à l’étranger. Elle se caractérise par sa densité : en effet, que ce soit dans son histoire ou dans son quotidien, elle change plusieurs fois de statuts, sur de courtes durées, et rassemble sur une population modeste des agrégats très divers.
1880 : une paroisse « nationale »
A La différence de la France, l’empire austro-hongrois n’était pas un Etat-Nation, mais un Etat de nations. Le pluralisme s’est inscrit très vite au plus profond de la mentalité autrichienne et de nos jours encore, il est présent dans la constitution fédérale.
Très tôt, l’empereur a veillé au soin religieux des différentes communautés qui composaient son empire. Plusieurs paroisses «nationales » ont ainsi vu le jour, très souvent animées par les religieux qui les ont fondées. Les communautés, n’appartenant pas directement à l’empire ont aussi bénéficié des mêmes dispositions. Les archives de la ville de Vienne font état d’une paroisse française des 1880. (Ce n’est d’ailleurs pas la plus ancienne : la paroisse italienne avait été décrétée par Joseph II au 18° siecle !)
1945 : Une aumônerie militaire
L’évolution de la communauté francophone prend une tournure particulière en 1945. Entre 1945 et 1955, le Tyrol est occupé par une division de Chasseurs Alpins, et d’autres troupes françaises sont stationnées dans la ville de Vienne, découpée en différents secteurs attribués aux forces occupantes (françaises, anglaises, américaines et russes). Les forces françaises en Autriche sont placées sous le commandement d’un général en chef doté de pouvoirs civils et donc, à ce titre, commissaire général du Gouvernement. Le général Bethouart organise la vie des forces constituées des militaires, mais aussi des familles qui les suivent. Il fonde le lycée français de Vienne. Le soin curial des français à Vienne est alors assuré par les aumôniers militaires, chargés de veiller au libre exercice du culte dans les armées.
1955 : Une aumônerie de lycée
En 1955, l’Autriche retrouve ses droits dans un état libre, neutre et indépendant. La fin du statut d’occupation provoque le départ des forces et de leurs structures. Le lycée français d’Innsbruck est dissous. Seul subsiste le lycée français de Vienne, qui, dès ses débuts, a accepté des élèves de nationalité autrichienne. Il perd cependant sa qualité de lycée français « à la suite des forces » et subsiste comme établissement français dans le cadre d’un accord culturel entre la France et l’Autriche signé dès 1952. Le départ de l’aumônier militaire est comblé par la création d’un poste d’aumônier de lycée.
1982 : Une communauté – deux hiérarchies
En 1982, un nouvelle convention est signée entre la France et l’Autriche, qui accorde au lycée français le statut d’établissement de la République Française à l’étranger. Par ce nouveau statut, la loi française lui est applicable. Dès cette date, en application de la loi française, la situation financière de l’aumônier incombe aux parents des élèves catholiques. L’aumônier est nommé par l’Aumônerie des Français à l’étranger, laquelle est en relation avec le diocèse de Vienne.
1999 Une communauté du diocèse de Vienne
Dès septembre 1998, un processus est engagé pour intégrer la Communauté à l’Eglise locale, comme l’entend le motu proprio «Pastoralis Migratorum Cura» : ce document qui régit le statut des communautés étrangères dans les diocèses, rappelle les principes fondamentaux au nom de l’Eglise universelle, à savoir qu’il n’y a pas d’églises nationales, et impose à chaque diocèse la prise en charge des communautés étrangères en lien avec les conférences épiscopales régionales ou nationales.
Le 1er janvier 1999, la Communauté Catholique Francophone de Vienne change de statut et rejoint le régime juridique du Diocèse de Vienne. Moins autonome sur le plan financier, elle s’intègre mieux dans la réalité diocésaine et dispose des moyens accordés par le diocèse à ses différentes paroisses. On peut dès lors parler d’une communauté du diocèse.